Petit message de la part d'un ami médecin:
Bonjour
Je profite de ce forum pour tirer la sonnette d'alarme, toutes les pistes sont bonnes pour sauver au moins une vie , surtout si c'est la tienne , celle de ton cousin avec lequel tu devais partir en vacances cet été , ou celle de mon fils .
Rester les bras croisés face à cette épidémie m'est impossible et je veux utiliser l'expérience de mes 30 années de médecine générale sur le terrain , à la campagne , pour sensibiliser les inconscients , les optimistes ou les ignorants , de la réalité de cette épidémie .
Quand tous les lits de soins intensifs - réanimation seront occupés en France , que se passera t il ? Actuellement on transfert vers d'autres hôpitaux les cas graves de la région Est ou de la Corse et ce ne sont pas les quelques lits proposés par l'armée qui vont changer la donne .
Mais quand il n'y aura plus de lits de soins intensifs disponibles en France que ferons nous ? Les malades resteront dans des lits de gynécologie ou d'ophtalmologie avec un peu d'oxygène délivrée à la sonde nasale alors que leurs poumons se remplissent d'eau . Ces malades mourront , tu ne les verras pas mourir, mais ils mourront .
Quand ta grand-mère , celle qui fait d'excellentes tartes aux pommes , sera chez elle, touchée par le virus et pour laquelle il n'y a plus de place dans les hôpitaux, tu remonteras ses oreillers pour l'aider à respirer un peu mieux . Tu regarderas autour de toi en suppliant " il faut faire quelque chose "mais les secours n'arriveront pas. Ta grand-mère mourra et tu ne pourras même pas l'embrasser pour lui dire adieu.
Si tu survis , l'image de ta grand-mère-tarte-aux-pommes qui était pour toi beaucoup plus qu'une bonne pâtissière, hantera tes nuits avec ses efforts désespérés pour gober un peu d'air frais.
Cette vision n'est pas que pessimiste, elle est réaliste. Un seul conseil que j'aimerais transmettre , c'est celui-ci :
RESPECTONS STRICTEMENT LE CONFINEMENT.
Il ne faut pas se faire d'illusions , nous sommes partis pour six semaines de confinement pour permettre peut être à mamie-tarte-aux-pommes d'avoir une chance de survivre.
SIX SEMAINES DE CONFINEMENT C'EST TRES LONG QUAND TU ES CERTAIN DE SURVIVRE
SIX SEMAINES DE CONFINEMENT C'EST TRES COURT QUAND TU SAIS QUE CE SONT LES DERNIERES SEMAINES QU'IL TE RESTE A VIVRE .
Pendant ce confinement on peut s'occuper à réviser le verbe protéger .
- Je me protège
- je te protège
- nous nous protégeons
Merci de m'avoir lu et surtout de m'avoir écouté.
Docteur Grelier